Toilettes publiques et propreté urbaine, un sujet pressant
Le sujet de la propreté urbaine est pris à bras le corps par les municipalités, notamment des grandes villes et métropoles qui cherchent les meilleures solutions pour éviter les épanchements sauvages des usagers, alors même que les espaces publics sont de plus en plus investis par les habitants.
Le cas de la ville de Paris
La Ville de Paris investit largement sur la propreté urbaine en remplaçant et modernisant son parc de toilettes publiques. C’est JCDecaux qui a commencé la révolution sanitaire en 1980 avec ses Sanisette, qui ont rapidement remplacé les vespasiennes de l’époque. D’abord payants, les sanitaires de JCDecaux sont ensuite devenus gratuits en 2006. La capitale parisienne, qui dispose aujourd’hui de 432 unités de toilettes publiques, les remplace progressivement par les sanitaires modernes et écologiques du designer Patrick Jouin. De plus, 150 de ces blocs situés sur les grands axes seront ouverts 24h / 24.
Pour autant, JCDecaux assure toujours la maintenance et l’entretien de ses Sanisette, qui font 15 millions d’entrées annuelles et dont la fréquentation continue d’augmenter.
La propreté urbaine, un véritable casse-tête
Les sanitaires publics, bien qu’indispensables, demeurent des équipements coûteux pour les villes. Tout l’enjeu pour ces dernières est de proposer suffisamment d’équipements sanitaires pour assurer la propreté de leur municipalité, tout en faisant baisser leur coût. De plus, les considérations écologiques actuelles entrent en ligne de compte et la question se pose de proposer des toilettes publiques qui soient écologiques et propres au recyclage.
Le problème est bien que les blocs sanitaires coûtent chers et que l’espace public vient à manquer. Or, d’après Olivier Fraisseix, directeur de la propreté à la ville de Paris, « Avec la ville qui vit jour et nuit, les habitants qui se réapproprient l’espace public, le sujet des sanitaires devient de plus en plus prégnant ».
De nouvelles idées de toilettes publiques
C’est pourquoi de nombreuses start-up qui ont su saisir, sans doute sur le modèle de JCDecaux, le potentiel de ce marché à la demande grandissante. Les solutions proposées sont de plus écologiques et audacieuses ; après l’échec des uritrottoirs, des urinoirs rouges surmontés de plantations fleuries, Paris teste aujourd’hui les « obus », des urinoirs à rigoles.
D’autres entreprises se penchent sur un modèle d’urinoir à adosser à des blocs sanitaires monocabines, ce qui permettrait de réserver l’intérieur aux femmes et aux personnes handicapées et ainsi, de doubler les fréquentations.
Quant au groupe écologiste Les Verts, il annoncé l’année dernière sa volonté de soumettre au conseil de Paris la question de sanitaires pour femmes et hommes universels, « sans discrimination ».
Enfin, l’heure étant au recyclage, les chercheurs se penchent sur l’urine comme une ressource à exploiter. On connaît par exemple le projet « The Nano Membrane Toilet » ; un sanitaire sans eau, écologique et recyclant toutes les matières. Il a été mis au point par l’université anglaise de Cranfield et financé par la Fondation Bill Gates.
- Les municipalités cherchent des solutions pour éviter les épanchements sauvages dans les espaces publics.
- Paris modernise son parc de toilettes publiques avec des sanitaires gratuits et écologiques.
- Les équipements sanitaires coûtent cher pour les villes, qui recherchent des solutions écologiques et recyclables.
- Des start-up proposent de nouvelles idées d'urinoirs et de toilettes publiques plus écologiques, tandis que des chercheurs travaillent sur le recyclage de l'urine comme ressource.